Le saviez-vous ?

Le saviez-vous ?

Anxiété, angoisse, peur... Quelle différence ?

L'anxiété

L'anxiété est un affect, c'est-à-dire un ensemble de mécanismes psychologiques qui influencent le comportement. Elle plonge l'individu dans une situation pénible d'attente d'un événement imprévu mais vécu "à l'avance" de façon désagréable. On ne sait pas exactement ce qu'on attend, mais la plupart du temps, c'est quelque chose de négatif ; on anticipe un danger diffus, difficile à prévoir. L'anxiété peut se transformer en peur lorsque le danger devient bien identifié.


L'angoisse


La médecine considère que l'angoisse est la forme exacerbée de l'anxiété. Elle se manifeste par la sensation d'un extrême malaise qui s'accompagne de manifestations physiques : le pouls peut s'accélérer, le ventre se noue, la respiration devient haletante... L'origine de l'angoisse est plus une situation avenir qu'un objet concret : « Je suis angoissé à l'idée de perdre mon travail ». L'angoisse augmente lentement et fini par atteindre un pic appelé « crise d'angoisse » ou « crise de panique » occasionnant des difficultés respiratoires importantes, comme un hyperventilation.

La peur


La peur, contrairement à l'angoisse ou à l'anxiété qui sont bien plus diffuses, est liée à un objet ou une situation précise. Ici c'est très clair, on sait exactement de quoi on a peur, et on peut ainsi s'arranger pour éviter l'objet déclencheur. La phobie est une forme pathologique de la peur dans laquelle la peur est irraisonnée, instinctive et obsédante.


Une méthode simple pour se calmer...

Dans une situation de peur, c'est le système nerveux sympathique qui a pour rôle d'accélérer le fonctionnement des organes. Le système nerveux parasympathique lui, joue le rôle opposé en les ralentissant. En temps normal les deux systèmes sont à l'équilibre. La montée d'adrénaline est une conséquence de l'affolement du système nerveux sympathique, qui brise l'équilibre et devient dominant.


Respiration abdominale
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Il est important de savoir que lorsque la respiration est superficielle et automatique elle active le système nerveux sympathique, alors que la respiration abdominale (inspirations et expirations volontaires et profondes) sollicitent la partie la plus « lente » du système nerveux : le système parasympathique. Donner à notre corps l'ordre de respirer tranquillement se répercute donc sur tout l'organisme : les muscles se détendent, le rythme cardiaque diminue... Nous « désamorçons » le système sympathique. Ainsi, les poumons sont capables d'inactiver 90% de la noradrénaline en une respiration !


Qu'est-ce que « l'effet chimpanzé » ?

Au-delà d'un certain seuil, l'adrénaline qui circule dans le sang prive l'individu de certaines capacités. En effet, si sa quantité est trop importante l'activité du néo-cortex (zone du cerveau qui rend possible les fonctions les plus complexes et les plus « intelligentes » de l'esprit) est réduite au minimum : la capacité à trouver des solutions à un problème, même simple, est limitée. Les fonctions cognitives et émotionnelles les plus basiques comme la peur prennent le relais. L'individu agit alors de manière très spontanée, voire instinctive, sans pouvoir réfléchir correctement. L'adrénaline peut lui faire perdre jusqu'à 70% de ses moyens ! Ce sont son corps et ses conditionnements les plus forts qui prennent le pouvoir et qui lui dictent le comportement à adopter. Cette chute de la performance est appelée par certain « l'effet chimpanzé ».


Quels sont les impacts de la peur sur les jeunes enfants ?

Il existe deux types de circuits permettant la réaction face à la peur. Le premier est un circuit rapide présent chez tous les individus dès la naissance, permettant de donner trois types de réponses : la fuite, l'attaque ou l'arrêt. Ce circuit passe de l'organe sensoriel au thalamus puis à l'amygdale. Le second est un circuit long qui se met en place pendant les premiers mois après la naissance. Il part par l'organe sensoriel, monte au cortex et redescent ensuite à l'amygdale. Le cortex analyse la situation et répond de façon adaptée.


Chez les jeunes enfants, tous les circuits neuronaux n'ont pas terminé de se mettre en place comme chez les adultes. Ce sont les expériences positives, associées aux relations entretenues avec les parents qui les aident à se développer. Cette maturation cérébrale permet plus tard d'entrer en relation avec les autres. Mais lorsqu'un nourrisson est soumis à des situations de peurs répétées, la voie de réaction rapide sera hyperstimulée tandis que l'autre ne se développera pas correctement. Un contexte de maltraitance ou de violence peut entraîner un déficit de 16% de la formation des neurones ! Les réactions de l'enfant face à la peur seront donc inadaptées et ses relations avec son environnement détériorées.

(Conférence de la psychologue-psychothérapeute Catherine VASSELIER-NOVELLI)



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