Les effets de l'adrénaline sur les différents organes
L'adrénaline agit sur différents
secteurs du corps humain pour le préparer au danger :
►Les sens sont en alerte. Les pupilles se dilatent, l’acuité auditive, olfactive et même tactile augmentent.
► Au niveau des muscles, les tremblements
auraient plutôt un effet pervers puisque justement ils peuvent nous priver des
moyens dont nous aurions besoin pour fuir le danger. Mais ils témoignent d'un
état d'excitation musculaire maximum et d'une
mobilisation des réflexes qui sont accrus. Ces effets sont facilités par une dégradation du
glycogène musculaire, ainsi que par une
augmentation conséquente de la concentration en ions calcium dans les cellules, qui augmente leur contractilité
(ouverture des canaux ioniques spécifiques du calcium) : deux effets de
l’adrénaline.
► Au niveau du cœur, l’adrénaline augmente les palpitations, en accélérant le rythme cardiaque.
Le but est de fournir le plus de sang possible (et donc d'oxygène) à tous les
organes qui peuvent en avoir besoin. Cette augmentation de
l’activité est due à des réactions assez semblables à celles des muscles squelettiques (car le coeur aussi est bel et bien un muscle !).
► Au niveau des bronches, elle provoque une dilatation, ce qui est logique puisqu'il
faut oxygéner au maximum tout ce sang mobilisé par le coeur.
► Au niveau des intestins : arrêt des contractions intestinales. Le but là encore est de
limiter toute consommation d'énergie, or les intestins en consomment beaucoup.
Ici, l’adrénaline joue sur la phosphorylation de la chaine légère de la myosine dans les
cellules pour stopper les contractions.
► Au niveau de la peau : constriction immédiate des artères qui provoque une pâleur, sécrétion de sueurs (voir le blog de nos camarades sur la transpiration) par les cellules sudoripares, et hérissement des poils
par contraction des muscles érecteurs des
poils.
► Au niveau des artères périphériques, il y a une constriction. En revanche toutes les artères qui
mènent à des organes nobles (cerveau,
cœur, foie) se dilatent, de façon à faire face à
toute éventualité.
► Au niveau de l'utérus (pour ce qui concerne les femmes), elle en diminue les
contractions, ce qui permet l'utilisation de médicaments ayant cet effet pour
retarder l'accouchement.
► Au niveau du foie, elle va accélérer
la transformation du glycogène en glucose et permettre sa
mise à disposition dans le sang. C'est avec le glucagon (hormone sécrétée par
le pancréas) et l'hormone de croissance, l'une des hormones hyperglycémiantes
de l'organisme.
L’existence d’un rétrocontrôle.
La diffusion d’adrénaline dans l’organisme est
sujette à un rétrocontrôle, cela paraît logique et nécessaire car une fois
effrayé par quelque chose, nous ne le restons pas indéfiniment ! Il existe
donc un moyen pour l’organisme de stopper la sécrétion d’adrénaline afin de ne
pas persister dans un état d’excitation.
Ce contrôle consiste en une coupure du signal
de sécrétion que le système sympathique délivre aux cellules chromaffines. En
effet un des autres organes cibles de l’adrénaline est le système sympathique
lui même, qui modifie son métabolisme en diminuant sa libération
d’acétylcholine dans les organes qui lui sont liés.
Ainsi, les cellules
chromaffines sont privée du signal déclenchant la synthèse d’adrénaline et la
sécrétion de l’hormone est stoppée très peu de temps après avoir commencé.
Ce rétrocontrôle est couplé à deux
enzymes : la catécholoxyméthyltransférase (COMT) et la monoamine oxydase (MAO), qui dégrade l’adrénaline dans le sang et réduisent sa durée d’existence
à environ deux minute pour qu’elle ne s’y accumule pas.
Bien sur, si la
source de peur ne disparaît pas, le système nerveux envoie et ré-envoie le signal de sécrétion à
travers le système sympathique et la synthèse d’adrénaline recommence.
Tableau récapitulatif :
Organes
|
Effets
|
Récepteurs impliqués
|
Œil
-Iris
-Muscle
ciliaire
|
Contraction
Relâchement
|
α1
β
|
Cœur
-Nœud
sinusal
-Foyer
arythmogèmes ectopiques
-Contractilité
|
Accélération
Accélération
Augmente
|
β1, β2
β1, β2
β
|
Vaisseaux
sanguins
-Peaux
-Vaisseaux splanchniques
-Vaisseaux
des muscles squelettiques
-Endothélium
|
Contraction
Relâchement
Contraction puis
relâchement
Relâchement
|
α
β2
α
|
Muscle lisse
bronchiolaire
|
Relâchement
|
β2
|
Tractus
gastro-intestinal
-Muscle
lisse
-Parois
|
Relâchement
Contraction
|
α2,
β2
α1
|
Muscle lisse
génito-urinaire
-Paroi
vésicale
-Sphincter
-Utérus
gravide
-Pénis,
vésicules séminales
|
Relâchement
Contraction
Relâchement
Contraction
Ejaculation
|
β2
α1
β2
α
α
|
Peau
-Muscle
lisse pilo-moteur
-Glandes
sudoripares, thermo-régulatrices et apocrines (stress)
|
Contraction
Activité augmentée
|
α
α
|
Fonctions
métaboliques
-Foie
et cellules graisseuses
-Rein
|
Glycogénolyse et lipolyse
Libération de rénine (enzyme)
|
β2, α
β2, α
|
Systèmes
sympathiques et parasympathiques
|
Diminution de la libération d’acétylcholine et d'adrénaline
|
α
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire