Un corps prêt à l'attaque !

 Les effets de l'adrénaline sur les différents organes



L'adrénaline agit sur différents secteurs du corps humain pour le préparer au danger :

Les sens sont en alerte. Les pupilles se dilatent, l’acuité auditive, olfactive et même tactile augmentent.

Au niveau des muscles, les tremblements auraient plutôt un effet pervers puisque justement ils peuvent nous priver des moyens dont nous aurions besoin pour fuir le danger. Mais ils témoignent d'un état d'excitation musculaire maximum et d'une mobilisation des réflexes qui sont accrus. Ces effets sont facilités par une dégradation du glycogène musculaire, ainsi que par une augmentation conséquente de la concentration en ions calcium dans les cellules, qui augmente leur contractilité (ouverture des canaux ioniques spécifiques du calcium) : deux effets de l’adrénaline.

Au niveau du cœur, l’adrénaline augmente les palpitations, en accélérant le rythme cardiaque. Le but est de fournir le plus de sang possible (et donc d'oxygène) à tous les organes qui peuvent en avoir besoin. Cette augmentation de l’activité est due à des réactions assez semblables à celles des muscles squelettiques (car le coeur aussi est bel et bien un muscle !).

Au niveau des bronches, elle provoque une dilatation, ce qui est logique puisqu'il faut oxygéner au maximum tout ce sang mobilisé par le coeur.

Au niveau des intestins : arrêt des contractions intestinales. Le but là encore est de limiter toute consommation d'énergie, or les intestins en consomment beaucoup. Ici, l’adrénaline joue sur la phosphorylation de la chaine légère de la myosine dans les cellules pour stopper les contractions.

Au niveau de la peau : constriction immédiate des artères qui provoque une pâleur, sécrétion de sueurs (voir le blog de nos camarades sur la transpiration) par les cellules sudoripares, et hérissement des poils par contraction des muscles érecteurs des poils.

Au niveau des artères périphériques, il y a une constriction. En revanche toutes les artères qui mènent à des organes nobles (cerveau, cœur, foie) se dilatent, de façon à faire face à toute éventualité.

Au niveau de l'utérus (pour ce qui concerne les femmes), elle en diminue les contractions, ce qui permet l'utilisation de médicaments ayant cet effet pour retarder l'accouchement.

Au niveau du foie, elle va accélérer la transformation du glycogène en glucose et permettre sa mise à disposition dans le sang. C'est avec le glucagon (hormone sécrétée par le pancréas) et l'hormone de croissance, l'une des hormones hyperglycémiantes de l'organisme.


L’existence d’un rétrocontrôle.

La diffusion d’adrénaline dans l’organisme est sujette à un rétrocontrôle, cela paraît logique et nécessaire car une fois effrayé par quelque chose, nous ne le restons pas indéfiniment ! Il existe donc un moyen pour l’organisme de stopper la sécrétion d’adrénaline afin de ne pas persister dans un état d’excitation.

Ce contrôle consiste en une coupure du signal de sécrétion que le système sympathique délivre aux cellules chromaffines. En effet un des autres organes cibles de l’adrénaline est le système sympathique lui même, qui modifie son métabolisme en diminuant sa libération d’acétylcholine dans les organes qui lui sont liés. 

Ainsi, les cellules chromaffines sont privée du signal déclenchant la synthèse d’adrénaline et la sécrétion de l’hormone est stoppée très peu de temps après avoir commencé.

Ce rétrocontrôle est couplé à deux enzymes : la catécholoxyméthyltransférase (COMT) et la monoamine oxydase (MAO), qui dégrade l’adrénaline dans le sang et réduisent sa durée d’existence à environ deux minute pour qu’elle ne s’y accumule pas.

Bien sur, si la source de peur ne disparaît pas, le système nerveux  envoie et ré-envoie le signal de sécrétion à travers le système sympathique et la synthèse d’adrénaline recommence.



Tableau récapitulatif :

Organes
Effets
Récepteurs impliqués
Œil
   -Iris
   -Muscle ciliaire

Contraction
Relâchement

α1
β
Cœur
   -Nœud sinusal
   -Foyer arythmogèmes ectopiques

   -Contractilité

Accélération
Accélération


Augmente

β1, β2
β1, β2

β
Vaisseaux sanguins
   -Peaux
   -Vaisseaux splanchniques
   -Vaisseaux des muscles squelettiques

   -Endothélium

Contraction
Relâchement
Contraction puis relâchement


Relâchement

α
β2
α



Muscle lisse bronchiolaire
Relâchement
β2
Tractus gastro-intestinal
   -Muscle lisse
   -Parois

Relâchement
Contraction

α2, β2
α1
Muscle lisse génito-urinaire
   -Paroi vésicale
   -Sphincter
   -Utérus gravide

   -Pénis, vésicules séminales
Relâchement
Contraction
Relâchement
Contraction

Ejaculation
β2
α1
β2
α

α

Peau
   -Muscle lisse pilo-moteur
   -Glandes sudoripares, thermo-régulatrices et apocrines (stress)

Contraction
Activité augmentée

α
α

Fonctions métaboliques
   -Foie et cellules graisseuses
   -Rein

Glycogénolyse et lipolyse

Libération de rénine (enzyme)

β2, α

β2, α
  Systèmes sympathiques et parasympathiques
Diminution de la libération d’acétylcholine et d'adrénaline
α

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire